Jeudi 14 avril à 11h30, la classe de 5B rencontre Jean BOUJONNIER en médiathèque pour parler de son voyage engagé. L’entretien prend place dans une séquence consacrée à l’étude de textes liés aux grandes découvertes de l’époque moderne. Il s’inscrit dans le programme de Français en cinquième sous l’entrée « Le voyage et l’aventure : pourquoi aller vers l’inconnu ? » liée au questionnement « Se chercher, se construire ». Il peut faire écho au thème « Transformations de l’Europe et ouverture sur le monde aux XVIe et XVIIe siècles » en Histoire et Géographie. Plus tôt dans l’année, les élèves ont abordé la question du voyage à travers ses conditions, ses motivations et l’intérêt du témoignage en fréquentant des œuvres littéraires diverses : L’Île au trésor de Robert Louis Stevenson, et plus proches de nous, un extrait de Terre des hommes d’Antoine de Saint-Exupéry et un autre du Bonheur d’être en route de Sylvain Tesson. Pour lancer l’étude du Livre des Merveilles de Marco Polo, rien de mieux que de poser des questions à un voyageur en pleine action.
L’intérêt de la rencontre réside dans le témoignage direct d’un voyageur afin de saisir de l’intérieur le processus d’un tel projet, sa dimension sociale et écologique. Les questions des élèves portent sur :
- Les conditions du voyage à vélo : préparation, adaptation de l’itinéraire
- Ses avantages et contraintes : ou comment voyager léger ?
- Les motivations du voyageur : personnelles et collectives
- Son engagement associatif, éducatif, durable
- Les gains en termes d’expérience, de réflexion, de rencontres
- Les projets d’écriture éventuels liés à cette expérience
Les élèves sont particulièrement touchés par la double ambition du projet : s’ouvrir à la diversité de l’Europe et garder le lien avec son village qui, en véritable port d’attache, fut le point de départ et sera le point d’arrivée du périple. Ainsi, Jean BOUJONNIER, qui est aussi enseignant en CE1-CE2 dans une école rurale des Hauts de France, crée-t-il pour ses élèves un reportage quotidien sur ses plus belles découvertes. L’aventure en solitaire devient un projet éducatif. Le voyage forme la jeunesse : le proverbe trouve là une définition 2.0.
Ils sont aussi sensibles à l’engagement écologique de Jean BOUJONNIER. Si 90% des élèves de la classe possèdent un vélo, aucun ne le choisit comme moyen de transport. Cela les laisse songeurs. Ils engagent une réflexion sur nos habitudes citadines et touristiques. Quel est l’impact sur la nature des moyens de transport polluants ? Comment encourager des moyens de transport plus propres ? Voyager lentement, est-ce réellement un problème ? Comment voyager hors des sentiers battus et réellement rencontrer d’autres cultures ? Le questionnement se poursuivra par la lecture du livre de Marco Polo, la rédaction d’articles collectifs et d’un récit de voyage personnel sous les angles de l’engagement et de la découverte. En attendant, la classe suivra le périple de Jean BOUJONNIER qui continue par ici.
Gwenaëlle L’AZOU,
Enseignante en Lettres et Théâtre
